2022

Pour un protocole des sources à Bagnères-de-Bigorre

Menée d’avril à novembre et conclue en décembre 2021 par un ATELIER Des eaux naturelles (1), les résultats de la première saison du LABORATOIRE DES SOURCES rendent compte de l’opérabilité d’une coopération entre habitants et chercheurs en vallée du Haut-Adour (2).

En effectuant des reconnaissances de terrain, des recherches en archives, des collectes de témoignages, en organisant des rencontres et des échanges, l’OAPHB poursuit ainsi un état des lieux du paysage thermal de Bagnères-de-Bigorre étroitement associé à son domaine communal pastoral et forestier. Par conséquent, pour son programme 2022, l’étude des aménagements hydrauliques du quartier des Thermes et des pentes du Mont Olivet est étendue à ceux concernant les sources, ruisseaux et rigoles provenant du site classé du Vallon de Salut et du Bédat (3).

Sur un plan topographique, le positionnement des collecteurs souterrains, des sources thermo-minérales, des chambres de captages et des canaux doit pouvoir être ajusté dans le quartier thermal afin d’obtenir une meilleure corrélation avec les ruissellements d’amont. Pour ce faire, des saisies numériques terrestres et souterraines ont été programmées alors que par ailleurs le système d’information géohistorique développé par l’observatoire continue d’inscrire l’évolution dans l’espace et le temps de ces dispositifs hydrauliques.

L’actualisation et la mobilisation des informations sur les ruissellements gravitaires des eaux naturelles en milieu urbain et rural renseignent, à une échelle du détail, les portées du Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI Bagnères-de-Bigorre) dans le secteur du bassin amont de l’Aygo Tebio, comme du Plan d’aménagement de développement durable (PADD Bagnères-de-Bigorre).

En fédérant un ensemble de questions, l’attention portée aux eaux naturelles gravitaires, aux biocénoses et biotopes qui les accompagnent, aux installations qui les conduisent, à leur entretien, permet d’envisager l’élaboration d’un Protocole des sources afin de mobiliser des savoir-faire, que ceux-ci soient locaux où d’ailleurs.

 

Pour ce faire, des explorations et des rencontres utiles à la compréhension des phénomènes et des usages liés à ces eaux naturelles sont programmées en 2022 en organisant :

Une saison 2 du Laboratoire des sources poursuivant l’inventaire des sources, des agaous et rigoles en amont du quartier thermal : description des lieux, archives et usages (d’avril à novembre) ;
Un atelier virtuel coopératif – SIG HAUTE-BIGORRE élargissant le développement du SIG HAUTE-BIGORRE à la participation d’habitants candidats (d’avril à novembre) ;
• Une Campagne de saisies numériques 2D/3D des contextes topographiques concernant des enchaînements hydrauliques en surface comme en sous-sol (2ème semaine de juillet) ;
• Un Atelier Des eaux naturelles (N°4) pour un partage et une diffusion des travaux menés par des habitants et des chercheurs à propos du paysage thermal de Bagnères-de-Bigorre.

 

Dans quelle situation se trouve aujourd’hui le paysage thermal ? Quelle pourrait être sa pérennisation ou bien sa résilience ? Contribuant ainsi à une réflexion sur l’actualité et le devenir du thermalisme à Bagnères-de-Bigorre, l’OAPHB fait le projet de mettre en œuvre :

• Un Guide des promenades des sources reprenant la tradition des guides du curiste qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, ont été chacun l’expression du thermalisme de leur temps. Des plans et des itinéraires leur étant associés, il est envisagé que ce nouveau guide soit lié au SIG HAUTE-BIGORRE via une application mobile. Ce nouveau guide a pour objectif d’inscrire le paysage thermal dans l’actualité de la nouvelle approche du Vivant.

• Un Protocole des sources définissant les modalités d’interventions d’habitants volontaires pour entretenir des sources et de leurs ruissellements. Ce protocole fait appel au métier de fontainier comme aux différents corps de métiers et aux savoir-faire qui s’y attachent : terrassiers, maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, jardiniers, forestiers … agriculteurs et éleveurs, passants. Sa démarche est à l’écoute du Campus d’excellence actuellement développé par le château de Versailles pour transmettre les savoir-faire du Patrimoine et de l’Artisanat d’Art. En l’occurrence ici : Comment restaurer une source, une fontaine ? Comment en gérer des eaux naturelles ? Comment les protéger ? Comment les mettre en valeur aujourd’hui … ?

 

OAPHB
Mars 2022

(1) Cet ATELIER N°3 Des eaux naturelles reprenant les avancées permises par deux premiers ateliers organisés en 2015 et 2016 avec la participation du Domaine de Versailles, les Sociétés Antéa Group et Eiffage.

(2) Cf. les deux articles publiés dans le N°3 des Cahiers Archéologie en Haute-Bigorre sous le titre Des eaux naturelles, des herbages, des bois.

(3) Le vallon de Salut et le Bédat : site classé par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) le 20 décembre 2007. Couvrant une superficie de 244 hectares, ce classement est précisé selon ces termes : « Loin de figer ce territoire, ce classement représente une reconnaissance du respect de son intégrité paysagère et de l’histoire du lieu. Il permet de faire connaître le caractère pittoresque et historique qui a fait la renommée de ce site notamment dans l’épopée du thermalisme pyrénéen et d’en transmettre la mémoire aux générations futures » (In Communiqué de presse du 31 mars 2008)

Les monts pelés du Monné, Tucou, Bédat et Montolivet, en arrière-plan le Montaigu. Vue aquarellée de Louis Denis Leleu datant du premier quart du XIXe siècle. Conservée aux Archives départementales des Hautes-Pyrénées.