SIG
Haute-bigorre

Système d’Information Géographique Haute-Bigorre

En localisant des informations dans l’espace et dans le temps, le SIG HAUTE-BIGORRE aide à évaluer les transformations et les permanences des paysages du Haut-Adour afin de sonder, dans la profondeur du temps, les interrelations entre les aménagements humains et les aléas climatiques.
Construit à partir de la base de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) mise à disposition par la Mission Géomatique des Hautes-Pyrénées, ce SIG géohistorique a ainsi pour objectif de contextualiser les données acquises par les recherches de l’OAPHB en les comparant, par géolocalisation, à un ensemble de cartes et plans, de dessins et photos, anciens ou actuels.
Conduit selon les critères de la Direction générale de la Recherche et de l’Innovation de la Commission européenne promouvant une démarche de science ouverte et accessible à tout public, habitants, acteurs locaux, chercheurs, ce SIG s’appuie sur les méthodes développées par le Consortium Huma-num Projets-Time Machine du CNRS partenaire de ce présent projet SIG.
En résonance avec le programme national de recherche et d’innovation sur l’eau du BRGM – OneWater – rappelant que l’eau est un bien commun indispensable à la vie et au développement socio-économique, l’élaboration partagée de ce SIG sollicite la participation active des habitants.

LE HAUT-ADOUR, UN MONUMENT HYDRAULIQUE

Initié en 2015, structuré sous la forme d’une association en 2018, l’Observatoire pour l’Archéologie et le Patrimoine en Haute-Bigorre, cherche à actualiser les connaissances que l’on peut avoir à propos du Haut-Adour. En ayant placé la conduite gravitaire des eaux naturelle au centre des recherches, il est apparu que ces enchaînements hydrauliques mettent en corrélation le pastoralisme irrigué du Haut-adour et son thermalisme vernaculaire. Considérant ce monument hydraulique sous-jacent, ce SIG géohistorique visualise dans le champ numérique de la carte les parcours de l’eau structurant les paysages du Haut-Adour.
En faisant se superposer avec précision les cartes et les plans anciens sur la forme actuelle du territoire habité, en y spatialisant de nouvelles observations collectées par les habitants, ce SIG propose à tout un chacun de comprendre l’effective présence des eaux naturelles avant que ses chemins n’aient été contraints ou effacés. Cette reconnaissance du cadre de vie locale est dans ce sens conçu comme une aide à la conception et la gestion partagée du territoire.
Ce référentiel géohistorique étant relatif aux travaux de recherche et d’observation en cours, sa couverture dans le Haut-Adour est partielle. Vous pouvez accéder à l’avancement de cette élaboration participative via ces trois liens :

Pour utiliser correctement cet interface, nous vous conseillons de parcourir la notice d’utilisation du SIG.

Ce SIG géohistorique rend déjà à nouveau perceptibles les formes de l’eau dans les représentations contemporaines de Bagnères-de-Bigorre et commence à visualiser l’étendue des irrigations pastorales du Haut-Adour à partir du territoire de Campan.
Depuis 2022, cette actualisation est élaborée à partir d’ateliers SIG participatifs intergénérationnels menés avec des enseignants et des élèves du Lycée Victor Duruy de Bagnères-de-Bigorre et des membres de la section locale du Club Alpin Français.
En 2024, l’organisation d’une HISTO-PARTY par l’Université de La Rochelle avec l’appui du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, va permettre une augmentation des données cartographiées en sollicitant le témoignage des habitants du Haut-Adour propos de l’eau sous toutes ses formes d’usages. Ces témoignages intégrant ce SIG, cet outil permet aux habitants de mieux réaliser l’histoire de leur cadre de vie, ses problématiques actuelles, son devenir.
Logos Arscan et Time Machine

SIG géohistorique Bagnères-de-Bigorre : HYDRAULIQUE URBAINE ET RURALE A BAGNERES DE BIGORRE

Le SIG géohistorique Haute-Bigorre, débuté en 2020 dans le quartier thermal de Bagnères-de-Bigorre, s’étend aujourd’hui plus largement à la petite agglomération et ses abords dont son grand parc thermal de 244 hectares. Documenté notamment par un atelier participatif mené depuis 2021 avec des élèves du Lycée Victor Duruy, ce SIG va bénéficier en juin 2024 des apports de l’Histo-Party faisant appel à la mémoire des habitants.
La présence des eaux naturelles captées et conduites par les hommes est abordée à l’échelle du paysage thermal de la station dans ses dimensions urbaines et rurales. Une première étape a consisté à géoréférencer différents plans du quartier aux XVIIIe et XIXe siècles de Bagnères-de-Bigorre.
La localité, en tant que station thermale, bénéficie à partir du milieu du XVIIIe siècle d’une documentation cadastrale et topographique de grande qualité : plan terrier, cadastre napoléonien puis atlas parcellaire thématique. Parmi cette documentation, le Plan des Petits canaux 1864, atlas cadastral préparant une première adduction d’eau de source sous conduite de fonte pour alimenter quarante fontaines publiques, marque l’apogée de l’embellissement de la station thermale par l’omniprésence de l’eau dans son paysage urbain et de villégiature. Cette apogée de l’embellissement par le foisonnement de l’eau disparaît à partir des années 1960, pour des raisons de mise de sécurité sanitaire. Cette nécessaire actualisation s’est faite sans que l’on ait pu évaluer alors l’impact de cette disparition des eaux sur l’ambiance thermale de la station. Les anciennes générations se souviennent encore aujourd’hui d’un centre-ville traversé de canaux, de ses rues arrosées de rigoles à l’égal des villages alentour, de ses sources et ses fontaines chantant dans les cours et les jardins, dans les parcs et les promenades.
Cette mise en conformité des réseaux d’adduction et de collecte des eaux en ville s’est accompagnée de son adaptation au flux et au stationnement automobile. Ce faisant, l’effacement dans son paysage urbain de ce puissant générateur de formes qu’est l’eau a eu pour conséquence d’exposer plus fortement la station thermale aux aléas du changement climatique en cours. Les chocs d’orage allant augmenter en fréquence et en force, la petite vallée de l’Aïgo Tebio dans laquelle elle est en grande partie installée souffre de voir son champ d’expansion de sa crue très sensiblement contraint. Or ce surgissement aléatoire de l’eau oublié par les aménagements urbains à partir des années 1960 est l’expression d’une baisse de la vigilance de la part de tous alors que la ville thermale quant au suivie des eaux naturelles qui sourdent en son cœur ou la traversent.

SIG géohistorique Campan
ACTUALITE DU PASTORALISME IRRIGUE A CAMPAN

Le programme du SIG HAUTE-BIGORRE a intégré depuis 2023 Campan, grande commune pastorale en cœur de vallée dont le vaste territoire est enveloppé par l’ouest par celui de Bagnères-de-Bigorre montant jusqu’au Pic du Midi de Bigorre à 2.800 mètres d’altitude. Située en moyenne montagne, ouvrant l’accès aux cols d’Aspin et du Tourmalet, Campan conserve et entretient de vastes estives communales.
Les travaux de l’OAPHB ayant établi un lien entre le pastoralisme irrigué local et le thermalisme vernaculaire, il était indispensable d’ouvrir l’approche géohistorique du SIG à l’ensemble des canaux et des rigoles de la vallée du Haut-Adour. Prenant en moyenne altitude des eaux aux rivières pour les conduire à travers les estives plus bas dans les terroirs, les hameaux, puis les restituant plus en aval à ces même affluents, ces enchaînements hydrauliques sont corolaires au développement d’un pastoralisme irrigué pour lequel la commune de Campan, en 1881, a été lauréate du Concours d’irrigations des Hautes-Pyrénées. Aujourd’hui, une part de ces canaux et rigoles restent entretenus et fonctionnels pour amener une eau de service à des quartiers hauts, les sarrats, dépourvus d’adduction. Alors que les syndicats d’irrigation ont disparu dans les années 1960, l’association Les Rigoles de Gaye maintient depuis et ainsi transmet les usages liés à ce besoin d’eau vive. Forte des éleveurs qu’elle a su conserver, la commune de Campan gère d’importantes estives communales et apporte son aide à ces habitants entretenant ces canaux.
En tant que commune rurale, le fonds documentaire des cartes et des plans diffère ici de celui de la ville thermale. Le cadastre napoléonien et la carte d’Etat major du début du XIXe siècle sont les documents les plus anciens qui, en détaillant l’occupation du sol, n’en autorisent pas moins une étude fine de l’évolution des paysages agro-pastoraux. Cette lecture comparée des paysages se poursuit dans l’Après-guerre à l’appui des photographies aériennes suivies des images satellitaires dès les années 1970. Mais aujourd’hui la couverture LiDAR qui vient d’être réalisée est une véritable révolution dans les techniques de saisies de l’occupation du sol. C’est pourquoi elle fait l’objet d’un troisième onglet sur ce site web.
Le pastoralisme étant resté à Campan plus actif qu’ailleurs dans la vallée, les estives communales résistant mieux à la progression spontanée du boisement, l’occupation actuelle du sol se prête plus aisément à l’étude de l’évolution du pastoralisme irrigué. En maintenant le sol à découvert, l’entretien des estives permet d’étudier ces enchaînements hydrauliques amenant des eaux de rivières jusqu’aux maisons et aux granges ainsi que les aménagements liés à l’ancien habitat saisonnier pastoral : courtaous, leytés, murets, etc. Comme il permet d’étudier l’ensemble des tracés parcourant toujours ces terrains de moyenne montagne : ceux des animaux sauvages et domestiques, ceux des hommes en marche ou en véhicule.
Le SIG géohistorique de Campan a ainsi pour objet de commencer à dresser une vue d’ensemble de cette interface entre terrains communaux et terroirs. La section Bagnères-de-Bigorre du Club Alpin Français avec des Campanois poursuit actuellement leur relevé par tracé GPX de ces canaux parcourant ces territoires afin d’en percevoir l’étendue via ce SIG.

SIG HAUTE-BIGORRE LiDAR 2023
UNE NOUVELLE APPROCHE NUMERIQUE DU TERRITOIRE

Les données LiDAR HD qui viennent d’être mises à disposition par l’IGN ne sont actuellement pas directement exploitables telles qu’elles. Leur résolution pour visualisation a été ici effectuée par l’UMR 7041 ArScAn / CNRS afin de vous permettre d’accéder à cette nouvelle visualisation de cinq secteurs du Haut-Adour.
Ce paramétrage tridimensionnel et géoréférencé autorise de dresser des diagnostics / inventaires d’une précision sans précédent. D’autant plus que dans ce pays de montagne, beaucoup pratique et connaisse avec acuité les paysages qu’ils parcourent très régulièrement. Pour ce faire, cinq fenêtres en Haut-Adour sont mises à disposition par ce SIG sur les secteurs :

1. Vallon de Salut / Bédat / vallée de l’Adour à Bagnères-de-Bigorre,
2. Beaudéan / Asté
3. Le Hourc en vallée de Lesponne,
4. Les estives et les sarrats liés aux rivières de la Gaoube et de la Gaoubole à Campan
5. Le source du Bagnet et la cascade du Garet en vallée de Gripp.

Le LiDAR (Light Detection And Ranging) est une technique de télémétrie (mesure de distance) qui utilise les propriétés de la lumière. Qu’il soit terrestre ou embarqué dans un avion, le LiDAR repose sur un même procédé d’acquisition : un scanner, dont la position et l’orientation sont mesurées en continu par des dispositifs GPS. Ce capteur émet vers un objet ou vers le sol des impulsions laser infrarouges à haute fréquence (env. 200 000 impulsions par secondes) puis enregistre très précisément le temps écoulé entre l’émission de ces impulsions et leur retour à l’émetteur afin d’en déduire la position des points impactés. L’appareil génère ainsi rapidement une grande quantité de points géoréférencés – parfois plusieurs millions – permettant de produire en 3D une représentation du sol et du sursol.
Mais pour être utilisables des traitements lourds s’avèrent nécessaires afin de structurer ces nuages de mesures brutes et en extraire des catégories d’objets comme la végétation, les bâtiments ou le sol. C’est le travail de classification. Les SIG ou systèmes d’information géographiques sur la base des nuages de points classifiés permettent de produire des images issues de ces nuages de points qui peuvent représenter différents phénomènes : la topographie détaillée du sol, les classes de pentes, les effets des ombrages sur la lumière, etc.
Dans les images qui suivent, 5 zones ont été traitées à partir des nuages de points bruts téléchargés sur le site de l’IGN qui les met à disposition de tous gratuitement (https://geoservices.ign.fr/lidarhd). Ici une grille de 50 cm est plaquée sur les points LiDAR puis un calcul permettant de simuler l’ombre de la lumière est proposé. Il permet de distinguer très finement toutes les irrégularités topographiques et ainsi de lire la topométrie fine du territoire.