SIG
Haute-bigorre

Système d’Information Géographique Haute-Bigorre

En localisant des informations dans l’espace et dans le temps, le SIG HAUTE-BIGORRE aide à évaluer les transformations et les permanences des paysages du Haut-Adour ; dans la profondeur du temps des aménagements humains comme des aléas climatiques.

Construit à partir de la base de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) mise à disposition par la Mission Géomatique des Hautes-Pyrénées, le SIG HAUTE-BIGORRE contextualise les données acquises par les recherches de l’OAPHB en les comparant, par géolocalisation, à un ensemble de cartes et plans, de dessins et photos, anciens ou actuels.

Conduit selon les critères  de la Direction générale de la Recherche et de l’Innovation de la Commission européenne promouvant une démarche de science ouverte et accessible à tout public, habitants, acteurs locaux, chercheurs, ce SIG s’appuie sur les méthodes développées par le Consortium Huma-num Paris-Time Machine du CNRS auquel le présent projet SIG est associé.

Ainsi, selon ces objectifs, une plateforme de webmapping verra le jour en 2021. Elles sera accessible via ce site.

Hydraulique urbaine et rurale dans le quartier thermal de Bagnères de Bigorre

Dans le cadre du Projet collectif de recherche HYDRAULIQUE & THERMALISMES EN OCCITANIE, l’entreprise d’intérêt général que représente le SIG HAUTE-BIGORRE a débuté en 2020 dans le quartier thermal de Bagnères-de-Bigorre.
A propos d’hydraulique, ce système d’information géographique, ou SIG, est une aide à la conception et à la gestion du quartier thermale. Conception et gestion qui sont l’affaire de tous. C’est pourquoi, en faisant se superposer avec précision les cartes et les plans anciens sur la forme actuelle de la ville, il a pour objectif de permettre à tout un chacun de comprendre par où passe l’eau avant qu’en soient effacés ou contraints ses chemins.
L’élaboration de ce référentiel géohistorique sur le quartier thermal de Bagnères-de-Bigorre est en cours. Cependant un premier stade préalable au SIG permet de visualiser différents plans du quartier aux XVIIIe et XIXe siècles. Il est directement accessible via ce lien.

Pour utiliser correctement cet interface, nous vous conseillons de parcourir la notice d’utilisation du SIG.

Ce système d’information géographique thématique va être construit à partir des recherches actuellement en cours. Ce site Web les annoncera au fur et à mesure.
Bagnères-de-Bigorre dispose à partir du milieu du XVIIIe siècle d’une documentation de grande qualité décrivant notamment la station thermale dans son ancien contexte topographique agropastoral. Parmi celle-ci, le Plan des Petits canaux 1864 marque l’apogée de l’embellissement de la station thermale par l’omniprésence de l’eau dans son paysage à la fois urbain et rural. Cette apogée de l’eau en ville a disparue à partir des années 1970, notamment pour des raisons de mise aux normes sanitaires sans que l’on ait pu évaluer alors leur impact sur le paysage thermal.
Les anciennes générations se souviennent encore d’un centre-ville traversé de canaux, de ses rues arrosées de rigoles à l’égal des villages alentour, où les sources et les fontaines chantaient jusque dans les cours et les jardins. Mais pour autant, ce qui anime ici l’OAPHB n’est pas la nostalgie du passé.
En effet, hormis la forte progression de l’espace consacré à l’automobile et à la densification urbaine au détriment des parcs, des jardins et des cours, la disparition de ce puissant générateur de formes qu’est l’eau expose l’espace urbain au changement climatique en cours. Plus particulièrement, pour être sujette à des chocs d’orage allant augmenter en fréquence et en force (1), la petite vallée de l’Aïgo Tebio, dans laquelle ce quartier est installé.
Au fil du temps, la couverture des canaux et des ruisseaux, l’exhaussement des sols, leur imperméabilisation pour faire place à l’automobile et à des opérations immobilières ont contraint les champs d’expansion de l’eau en ville. Or sa présence n’a pas seulement disparue du paysage urbain de la station thermale mais elle a aussi disparue des cartes et des plans à partir desquels celle-ci est gérée et pensée. Chose préoccupante que d’oublier l’eau alors qu’ici la ville thermale est directement installée sur le champ captant et résurgent thermo-minéral.
Ainsi le SIG que l’OAPHB cherche à réduire cette carence en rendant déjà à nouveau perceptibles les formes de l’eau dans les représentations contemporaines de Bagnères-de-Bigorre. Cette démarche interroge la façon dont on doit impérativement concevoir Bagnères-de-Bigorre en réarticulant la ville à son contexte hydrogéologique, environnemental et agropastoral.

(1). D’AMICO (F), Chapitre 1 : « La montagne III » In : « Les impacts du changement climatique en Aquitaine », Presse Universitaire de Bordeaux, 2013  

«Sources romaines» Place de Thermes, à l’endroit de l’actuel Service ORL des Grands Thermes.
Atlas des Petits canaux, 1864 (Détail) Archives Bagnères-de-Bigorre.