Recherches
Initié à partir du domaine de l’Archéologie en 2015, en dialogue avec les domaines des Sciences de la Nature et de l’Agriculture, l’OAPHB poursuit ses recherches coopératives sur :
La Manufacture de l’Eau
Le programme de recherche en cours (2024-2026), La Manufacture de l’Eau, accompagne des projets écoresponsables dans les Hautes-Pyrénées comme en Île-de-France.
À partir du Haut-Adour, une reconnaissance des paysages du pastoralisme irrigué et du thermalisme est développée à partir de rencontres organisées à Campan, Aulon et Cauterets. Des ateliers SIG participatifs et une exploration géohistorique en montagne intègrent ces réflexions au flux international de données numériques interopérables. Complémentairement, à Bagnères-de-Bigorre, deux recherches-actions proposent des interactions entre humains, animaux et plantes en faveur de la biodiversité.
En Ile-de-France, depuis 2024, la Manufacture de l’Eau est en résidence à Vaux-le-Vicomte, grand domaine historique mettant en place un schéma directeur intitulé Retours aux sources. Des ateliers sont menés avec des architectes et des historiens, des fontainiers de Versailles, des chercheurs du consortium PTM et des étudiants en Géoarchéologie alors qu’une numérisation complète des bâtiments et du parc (500 hectares) est en cours avec la Global Digital Heritage (Floride, USA). Par ailleurs, une nouvelle résidence est envisagée dans le domaine de Rambouillet en 2026.
Ce grand écart entre vallées pyrénéennes et grands domaines franciliens réinscrit de grands paysages culturels dans le temps long de l’archéologie. A Vaux, l’occupation paysanne a été spectaculairement oblitérée par le premier Jardin français alors qu’aujourd’hui le domaine cherche à se redéfinir face à la pression de la grande agglomération voisine. Dans le Haut-Adour, l’exploration géohistorique en montagne crée une attente alors que l’histoire de la vallée reste à refonder au moment où l’épopée de l’industrie touristique du XXe intuitionne de profondes mutations.
Par analogie aux flux des données numériques, la Manufacture de l’Eau fait figure d’un paradoxe entre la dextérité de la main et la capacité de l’eau à filer entre ses doigts. Beaucoup présageant un nouveau degré d’obsolescence de l’action au réel, il est impératif d’ancrer localement des interlocutions entre sciences et sociétés. D’autant qu’en plaine comme en montagne, des femmes et des hommes ajustent de nouveaux équilibres pour des cadres de vie en butte à des environnements en fortes transformations. Attentifs à une jeunesse concevant autrement son attachement aux lieux, les partenaires de la Manufacture de l’Eau mettent au centre de leurs préoccupations des savoir-faire par lesquels les accords entre la main et la pensée offrent d’irremplaçables expériences.
Mots-clefs: eaux naturelles, hydraulique, thermalisme, pastoralisme
Considérer à nouveau des biocénoses et des biotopes
Les sources thermo-minérales sont des écosystèmes dont les biocénoses et les biotopes qui devraient pouvoir être à nouveau considérés.
En hiver, à Bagnères-de-Bigorre, les eaux sulfurées de la source de La Montagne produisent des filaments blancs, onctueux et très doux au toucher, produits par l’alliance entre une bactérie et une algue. Ce gel naturel présenté à l’Académie des Sciences en 1840, et réétudié dans les années 1960 à Dax a des activités antibiotiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes. Par ailleurs Joseph BOUGET (1867-1953) jardinier botaniste Bagnérais a étudié l’incidence des sources froides sur les mousses et les plantes poussant dans leur voisinage.
Réapprendre du pastoralisme irrigué
Le Haut-Adour a maintenu son paysage agropastoral dans sa biodiversité et ses usages.
Ici, à Campan, deux associations continuent à entretenir le réseau hydraulique qui assurait localement un transfert de fertilité entre les terres communales de moyenne montagne et les terroirs de la vallée.
Pour une écologie des relations autour des sources
À Bagnères-de-Bigorre, une recherche-action propose de rétablir et de développer les jardins publics entourant les Grands Thermes. L’environnement de l’établissement de cure devrait être entièrement reconsidéré en restituant l’entièreté des relations écosystémiques des sources en augmentant la réactivation de leurs biocénoses et biotopes par une nouvelle approche de leurs usages curatifs.
Au pied de la roche portant le Bain du Dauphin, les sources chaudes Théas et Cazaux, aujourd’hui délaissées, devraient pouvoir être libérées de leurs anciens captages. Dans la promenade des Lacets, les eaux fraîches de la Fontaine Verte devraient pouvoir à nouveau ruisseler dans les rigoles et chanter dans la cascatelle dédiée à Sophie Cottin.
Photo de fond : le site de la Roche du Dauphin à Bagnères-de-Bigorre. Printemps 2024
Et ré-entreprendre l’environnement de la cure
Le retrait du pastoralisme affecte désormais drastiquement l’environnement de cure thermale de Bagnères-de-Bigorre. Son grand parc thermal (244 hectares), dont la promenade du Vallon de Salut est partie prenante, offre le moyen d’un renouveau du pastoralisme contre la déprise agricole en contact direct avec la ville.
Ici l’embroussaillement de la Ferme de Rieunel traduit l’actuel affaissement de l’environnement de la cure thermale.
Une recherche-action propose d’établir les conditions de l’accueil d’un éleveur berger sans terre dans ce grand parc au contact des estives de moyenne altitude ayant pour base l’ancienne ferme de Rieunel dans le Vallon de Salut.
Photo de fond : la ferme de Rieunel à Bagnères-de-Bigorre. Février 2025
Publications
Cahiers Archéologiques en Haute-Bigorre
Communications
Articles et études

( Re)Connecter Fleuve et Ville : La Seine à Paris et en Ile de France

• Cycle de conférence organisé à l’Institut d’études avancées de Paris (2024-2025) par Carola HEIN, Chaire UNESCO Eau, Ports et Villes Historiques. Les 10 et 11 mars 2025


• BAGNERES-DE-BIGORRE – UN LABORATOIRE DES SOURCES : article de Richard Sabatier dans le N° de mars 2023 « Ça coule de source ? L’eau et ses patrimoines en Occitanie » de la revue électronique Patrimoine du Sud via le lien : https://journals.openedition.org/pds/10960

• VERS UN NOUVEAU PAYSAGE AGROPASTORAL : étude rurale en vallée de Campan dans les Hautes-Pyrénées ; par Julie Flambard ; Projet de fin d’études à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles sous la direction de Stéphanie de Courtois, Historien de l’Art, Enseignante chercheuse, et Richard Sabatier, Architectes DPLG, DEA EHESS, Enseignant chercheur ; Session septembre 2020 ; Plaquette de présentation, Centre de Documentation et d’Information (CDI) Ensa Versailles.
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• UNE CAMPAGNE DE PROSPECTION GÉOPHYSIQUE À BAGNÈRES-DE-BIGORRE, VILLE THERMALE DES HAUTES PYRÉNÉES, POUR REDÉCOUVRIR UN ÉCOSYSTÈME GÉOTHERMAL ET GÉOTECHNIQUE OUBLIÉ : article de Richard Sabatier et Christian Camerlynck ; Revue Géologues N 205 ; Juin 2020 ; p 76 à 77.

• PLAN DE LA VILLE DE BAGNÈRES-DE-BIGORRE ET DES ENVIRONS ENVOYÉ À M. COIGNIER POUR ÊTRE PRÉSENTÉ À MONSEIGNEUR COLBERT MINISTRE D’ETAT : article de Richard Sabatier et Raymond Descat ; In catalogue de l’exposition Madame de Maintenon Dans les allées du pouvoir ; Mathieu Da Vinha & Alexandre Maral directeurs ; Château de Versailles ; Avril 2019 ; p 54.

• PROSPECTION INVENTAIRE BAGNÈRES-DE-BIGORRE : article par Richard Sabatier, in BILAN SCIENTIFIQUE 2016 Drac Occitanie. Pages 236-237

• RÉINVENTER ENSEMBLE UN TERRITOIRE : une ville du Haut Adour, Hautes Pyrénées ; par Laura Dedieu et Adrien Vertallier ; Projet de fin d’études à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles sous la direction de Richard Sabatier, Architectes DPLG, DEA EHESS, Enseignant chercheur ; Session février 2015 ; Plaquette de présentation, Centre de Documentation et d’Information (CDI) Ensa Versailles. Versailles.

• UN ÉDIFICE DANS SON PAYSAGE : article de Richard Sabatier ; Bulletin de la Société Ramond, Année 2013 ; pages 259 à 316.